Billet 2: Comment éviter le piège du faux-sentiment

Billet 2: Comment éviter le piège du faux-sentiment

Voulez-vous que je lise ce billet pour vous ?

 

 

Croyez-vous que les émotions, lorsqu’elles sont verbalisées, ne peuvent-elles pas être une source de conflit au sein d’une famille en affaires ? Avez-vous de la difficulté à différencier les sentiments qui vous habitent et ceux qui naissent de votre seule perception lors d’une réunion ou d’un simple échange entre collègues ? Si c’est le cas, ce billet de blog est pour vous.

« Il y a trois versions à une histoire : la vôtre… la mienne… et celle qui est vraie. personnels »
-Robert Evans

Comme nous l’avons vu dans le dernier billet de blogue , il peut s’avérer difficile de faire un lieu aux émotions en affaires , même si elles éclairent sur nos besoins. On pense souvent à tort qu’une fois exprimés, les sentiments ne font qu’alimenter le conflit. Ou, il n’en est rien.

Pour connecter et, par le fait même, assurer l’harmonie et la pérennité des organisations, il faut avoir confiance en l’autre et diminuer les non-dits. En transmettant nos émotions, nous contribuons à réduire ces non-dits . Ou, avant d’être en mesure d’exprimer ses émotions, il faut s’introspecter, identifier les sentiments qui nous habitent.

Pour bien comprendre une situation – la source d’un conflit, d’une incompréhension, etc. – il faut comprendre les irritants et l’émotion qui se cache derrière la perception qu’on a de cette situation, et ce, sans tomber dans les faux-sentiments . Ou, quand on commence à explorer les émotions, quand on commence à vouloir verbaliser ses sentiments, ce sont souvent ces faux-sentiments qui sortent en premier.

 

Qu’est-ce qu’un faux-sentiment , me demande-vous ?

Un faux-sentiment remet la faute sur l’autre . Par exemple, dans un conflit, on a souvent tendance à voir ce qui, dans l’autre, nous déranger.

Si vous dites à quelqu’un : « je me sens dévalorisé », ce que vous lui dites, en réalité, c’est que vous n’avez pas l’impression qu’il ou elle vous valorise. Quand un faux-sentiment vous habite, questionnez-vous. Pourquoi, émotionnellement parlant, remettez-vous la faute sur l’autre ? Pourquoi vous avez dévalorisé-vous ? Est-ce :

  • parce que vous ne vous reconnaissez pas vous-même comme quelqu’un qui en vaut la peine ?
  • parce que vous avez un besoin de renvoi qui n’est pas comblé ?
  • parce que vous avez besoin d’attention, besoin de passer du temps avec l’autre ?
  • parce que vous avez l’impression que l’autre utilise un ton désagréable et que vous vous l’appropriez (alors que l’autre aurait peut-être simplement eu une mauvaise journée) ?
  • parce que vous prenez tout le personnel ?
  • parce que vous avez besoin d’affection, de protection ?
  • parce que vous souhaitez être encouragé ?

Autrement dit, quand vous prenez le temps de vous introspecter, un faux-sentiment peut vous faire découvrir un besoin enfoui. Il s’agit simplement de ne pas verbaliser ce faux-sentiment, qui ne fera qu’alimenter le conflit.

Allez plutôt puiser dans la liste des sentiments que j’ai mis à votre disposition. Dès que vous aurez compris l’émotion provoquée par la situation (le conflit), vous pourrez commencer à parler au « je » et cesser de remettre la faute sur l’autre . Dès lors, la communication sera rétablie , l’incompréhension diminuera et l’autre pourra comprendre ce qu’il a pu en vous créer, émotion qui s’éloigne souvent de son intention .

 

Bref, quand on a compris qu’on ne doit pas renier les émotions parce qu’elles nous permettront de cerner nos besoins, on doit s’attarder à bien les identifier sans tomber dans le piège des faux-sentiments. En tombant dans ce piège, on risque d’abandonner l’introspection nécessaire à l’identification de nos besoins, travail nécessaire pour atteindre le bonheur. En verbalisant de faux-sentiments, on propage le conflit au lieu de l’utiliser.

 

Dans le prochain billet de blogue, nous verrons qu’il existe deux ingrédients magiques pour utiliser le conflit afin qu’il devienne une source de créativité et d’innovation.

 


Étant donné que la gestion des émotions en affaires est un facteur clé dans l’atteinte d’une complicité entre les générations, je vous invite à consulter ma série qui aborde les défis qui représentent la cohabitation de plusieurs générations au sein d’une entreprise familiale .

Sylvie Huard

Sylvie Huard

Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais!  Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales.  J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.

Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.

Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité.  Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.

Chacun a sa propre façon de redonner au suivant.  Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture.  Dans  Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.