Billet 7: L’intention au cœur des conflits

Billet 7: L’intention au cœur des conflits

Voulez-vous que je lise ce billet pour vous ?

 

Avez-vous de la difficulté à vous connecter avec vos parents ou avec vos enfants au sein de l’entreprise familiale malgré l’amour que vous portez ? Êtes-vous certains que vos proches sont toujours bien intentionnés , et ce, même lorsque survient un conflit au travail ? Si c’est le cas, ce billet de blog est pour vous.

Si tu ne comprends pas, pose des questions. Si poser des questions te met mal à l’aise, dis-le et pose-les quand même. On voit facilement si une question part d’une bonne intention. Puis écoute encore plus. Parfois, les gens ont seulement envie d’être entendus.
– Chimamanda Ngozi Adichie

Nous l’avons vu précédemment, les familles en affaires sont bien intentionnées , elles sont simplement maladroites dans leur façon d’ exprimer leurs émotions , ce qui crée, bien souvent, des conflits . Mais peut-on vraiment affirmer que les membres d’une entreprise familiale ne prêtent jamais à leurs proches de mauvaises intentions ? Je n’en suis pas si sûr.

Est-ce que vous pensez que les membres de votre famille sont bien intentionnés ?

Quand je pose cette question aux membres d’une famille en affaires, je reçois toujours la même réponse : « Ben non, ils n’ont pas de mauvaises intentions ! »

Ou, bien souvent, quand survient un conflit, les membres de la famille en affaires oublient que ceux qui les entourent sont bien intentionnés . Ils sont pourtant incapables d’avouer que dans la situation conflictuelle, là, maintenant, ils prêtent de mauvaises intentions à leurs proches. Résultat : les membres restent chacun de leur côté, incapables de communiquer et, par le fait même, de désamorcer le conflit.

Ce problème est au cœur d’un nombre incalculable de conflits au sein des entreprises familiales que je côtoie chaque jour, notamment entre les enfants et les parents. Les membres de la jeune génération sont parfois incapables de parler de relève avec leur père ou leur mère parce qu’ils prêtent, inconsciemment, une mauvaise intention : ils croient qu’ils ne veulent pas leur transmettre l’entreprise.

Prêter de mauvaises intentions aux membres de la famille nous empêche donc de tout mettre sur la table, d’aborder des questions plus délicates . Pour ouvrir la discussion , il suffit toutefois de préciser qu’il n’y a pas de mauvaises réponses. Dès lors, quand tout ce qui est amené dans la discussion peut devenir une solution possible, tous les sujets plus délicats peuvent être évoqués.

Prenons cet autre exemple : un couple d’agriculteurs se retrouve à la maison en soirée après une longue journée de travail. L’homme est furieux parce que sa conjointe a oublié de fermer la clôture de l’enclos des animaux. La femme lui répond : « Ben oui mon amour, j’ai décidé ce matin que j’allais déclarer laisser la clôture ouverte pour te faire suer. »

En une fraction de seconde, l’homme se rend compte de l’ absurdité du conflit .

Autrement dit, on peut désamorcer un conflit et rétablir la communication en prenant simplement le temps de se rappeler que l’autre est bien intentionné .

La communication au sein des différentes générations d’une entreprise familiale peut aussi devenir difficile quand on ne prend pas le temps de remettre toute situation dans le bon contexte. Nous en parlerons dans le prochain billet de blogue.

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Étant donné que la gestion des émotions en affaires est un facteur clé dans l’atteinte d’une complicité entre les générations, je vous invite à consulter ma série qui aborde les défis qui représentent la cohabitation de plusieurs générations au sein d’une entreprise familiale .

Sylvie Huard

Sylvie Huard

Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais!  Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales.  J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.

Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.

Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité.  Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.

Chacun a sa propre façon de redonner au suivant.  Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture.  Dans  Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.