Billet 10: Un outil pour communiquer ses besoins

Billet 10: Un outil pour communiquer ses besoins

Voulez-vous que je lise ce billet pour vous ?

Avez-vous de la difficulté à exprimer vos besoins ? Sentez-vous qu’un gouffre se creuse entre vous et vos enfants au sein de l’entreprise familiale ? Si c’est le cas, ce billet de blog est pour vous.

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendrez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre, mais essayez quand même.
-Bernard Werber

Les cédants ont souvent peur de verbaliser ce dont ils ont besoin. Ces derniers ont appris à travailler dur, mais ils n’ont pas appris à parler . Ou, avec la génération d’aujourd’hui, communiquer n’est plus facultatif. Il s’avère donc primordial d’écouter les relayeurs, et ce, sans leur prêter de mauvaises intentions , pour amorcer un changement positif dans la dynamique familiale.« Si vous êtes tannés du gâteau au citron, arrêtez de mettre du citron dedans. » J’ai dû prononcer cette phrase au moins des dizaines de fois. Vous vous demandez peut-être quel est le rapport entre un gâteau au citron et une famille en affaires. C’est assez simple. Prenez une famille en affaires. Tous les membres de la famille sont convaincus que la dynamique familiale ne fonctionne pas, mais personne n’ose parler ou changer quoi que ce soit. Ou comment se sortir d’une recette de gâteau au citron sans changer les ingrédients ? Attention : il ne s’agit pas ici de demander à quelqu’un de changer . Les familles croient souvent qu’une seule personne, différente des autres, est à l’origine du problème. En réalité,on ne peut pas blâmer une seule personne pour le mauvais fonctionnement d’une dynamique familiale . Il ne s’agit donc pas ici de dire à quelqu’un de changer, mais plutôt de changer soi-même quelque chose . Ce n’est pas facile, j’en conviens, d’autant plus qu’un tel changement est irréalisable sans communication. En effet, l’instauration d’une bonne dynamique familiale n’est possible que si chacun des membres sait exprimer ses besoins . Trop souvent, les cédants ne disposent pas des bons outils pour verbaliser leurs besoins.Quand ils tentent de le faire, leur pensée se retrouve déformée par des mots mal choisis, et ils regrettent bien vite d’avoir parlé. Se taire n’est toutefois pas une option viable, puisque le silence ne fera que creuser davantage le gouffre entre les cédants et la relève. Ne pas verbaliser ses besoins enlève donc toutes les chances à une famille d’être bien ensemble. Si vous décidez toutefois d’essayer de les nommer, voici ce qu’il est important de se rappeler :

  • Nommez d’abord votre émotion face à la situation . La roue des émotions s’avère très utile pour cette étape. Identifiez l’émotion que vous habitez en partant du centre de la roue, puis précisez peu à peu la nature de ce sentiment à l’aide des sous-catégories de la roue.
  • Nommez ensuite votre besoin en lien avec cette émotion . Ici, fiez-vous à la roue des besoins pour définir votre besoin avec précision. Le principe est attendu le même : servez-vous de la roue pour identifier avec précision le besoin qui vous habite, ici et maintenant, en progressant dans les sous-catégories que la roue vous offre. Ce travail d’identification en deux temps vous permettra de mieux comprendre les besoins qui sous-tendent parfois vos émotions difficiles à décodeur.
  • Remettez-vous en question : Est-ce que ce message que je transmets est vrai, utile et rempli de bonté ? Ai-je bien fait comprendre mes intentions ?
  • Demandez à l’autre ce qu’il a compris. Trop souvent, une mauvaise interprétation de la partie de celui qui reçoit le message ou une mauvaise formulation de la partie de celui qui le transmet peut brouiller les cartes. Si vous vous apercevez que ce que l’autre reformule ne correspond pas du tout à ce que vous souhaitiez exprimer, il serait judicieux de relancer le dialogue.
  • En cas de besoin, reformuler votre proposition . Si vous n’arrivez pas à trouver les bons mots pour vous faire comprendre, vous pouvez aussi demander à l’autre de vous donner du temps pour continuer à raffiner votre message. Parfois, les bons mots ne surgissent qu’après-coup, une fois la poussière retombée.

Il est également possible, pour la relève, d’aider les relais à exprimer leurs besoins. Le plus important est sans aucun doute de les écouter sans leur prêter de mauvaises intentions . Ils seront maladroits au début, ils s’exprimeront mal, sans doute, alors reformuler à voix haute ce qu’ils tentent de vous dire. Cette réponse leur permettra de réajuster leurs propos au besoin. C’est tout à fait normal d’avoir de la difficulté à s’exprimer au début. Les premières fois ne sont jamais faciles. Souvenez-vous de la première fois que vous êtes montés à vélo. Vous êtes probablement tombés, vous êtes peut-être fait mal. Mais vous avez persévéré, pour vous dépasser et pour faire partie de la bande.Les mots ne viendront sûrement pas facilement quand vous essaierez d’exprimer vos besoins les premières fois, mais il faut persévérer, sans quoi rien ne change . Il faut dire que la communication est très difficile à établir sans d’abord créer un climat propice aux échanges. C’est ce que nous aborderons dans le prochain billet de blogue. — Vous aimeriez recevoir les prochains articles de la série par courriel ? Vous n’avez qu’à inscrire votre adresse courriel dans le menu latéral et le tour est joué !


Étant donné que la gestion des émotions en affaires est un facteur clé dans l’atteinte d’une complicité entre les générations, je vous invite à consulter ma série qui aborde les défis qui représentent la cohabitation de plusieurs générations au sein d’une entreprise familiale .

Sylvie Huard

Sylvie Huard

Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais!  Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales.  J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.

Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.

Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité.  Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.

Chacun a sa propre façon de redonner au suivant.  Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture.  Dans  Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.