Ma mère et mon père, qui était un forestier, voulaient pour moi ce qui était normal pour eux. C’est à dire que je sois une femme au foyer à élever des enfants ou, au pire, secrétaire.
Ce n’était pas un mauvais choix. Le problème, c’est que ça ne correspondait pas tellement à mes forces, mais plutôt à mes points faibles. Ils m’aimaient beaucoup et voulaient ce qui, d’après eux, était le mieux pour moi. Or, si je les avais écoutés, je serais probablement en dépression. En tout cas, je me sentirais sûrement comme une moins que rien.
Dans mon dernier billet, j’ai parlé de la responsabilité de mettre les talents aux bons endroits dans nos organisations. Par contre, il y a une chose qui pour moi devrait être pré-requis pour devenir gestionnaire : connaître son propre talent. Sinon, comment pourriez-vous appliquer avec votre équipe ce que vous ne faites même pas avec vous-mêmes?
Le masque d’oxygène
Vous avez sûrement entendu 1000 fois qu’en cas de crash d’avion, on recommande à la mère de d’abord mettre le masque d’oxygène avant de s’occuper de son enfant. Selon moi, c’est aussi vrai en affaires. En tant qu’employeur, vous devez aussi inciter vos employés à bien se connaître, à miser sur leurs forces et à changer s’ils ne sont pas à la bonne place. Mais pour y arriver, vous devez appliquer votre propre « médecine » sur vous-mêmes.
Misez-vous sur vos forces au quotidien ou vous acharnez-vous sur des tâches que vous devriez déléguer?
Identifier ses forces professionnelles est la responsabilité de chacun. Il n’en tient qu’à nous de voir notre talent et non les faiblesses qui viennent avec. La décision de mettre notre talent à contribution nous revient.
Bien des gestionnaires ne prennent pas souvent le temps de faire de « l’introspection » (ce n’est pas mon cas, vous vous en doutez). Comme si c’était du temps perdu et qu’il valait mieux être en train de s’affairer à quoi que ce soit plutôt que de se regarder le nombril. Et pourtant, les meilleurs gestionnaires se connaissent très bien. Ce qui leur permet de bien saisir les membres de leur équipe.
Ne soyez pas celui ou celle qui perd le sourire.
Cessez de travailler sur vos faiblesses pour vous améliorer.
Choisissez votre talent.
Savoir, c’est pouvoir.
Donc une fois qu’on sait ne pas être à la bonne place, tout ce qui reste à faire, c’est changer.
La barre haute
Dans le même ordre d’idées, ne vous contentez jamais d’un employé par défaut. Cessez de régler les problèmes en poussant pour plus de résultats. Dans mon livre à moi, mettre la barre haute signifie : chercher et trouver le BON talent. Ce n’est que lorsque vous aurez travaillé avec les bons employés pour vous et pour vos postes que vous comprendrez tout ce que vous avez manqué avant.
Si le sourire diminue de jour en jour, posez-vous des questions. Vérifiez. Êtes-vous en présence d’une personne qui n’est pas à sa place donc moins dynamique, moins efficace et pas très heureuse non plus… Y a-t-il une adéquation naturelle entre cet employé et votre organisation ou elle semble toujours aller à contre-courant de la vision et/ou du style de gestion? Y a-t-il là un talent sous-utilisé dont vous pourriez tirer profit?
Si la connexion n’est pas là, c’est peut-être mieux de choisir la fin de la relation… avec amour, pour le mieux-être et l’épanouissement de tous. C’est de ça qu’on parlera dans mon prochain billet.
En attendant, voici un outil que j’affectionne particulièrement pour vous aider à identifier vos forces, ou à tout le moins, à valider vos perceptions de vos forces. Je vous invite même à en parler à vos employés.
Le livre Découvrez vos points forts (50$)
La dernière fois que j’en ai parlé, le moins cher était sur Amazon et c’est maintenant chez Archambault. À la fin du livre, il y a un code pour faire le test sur Internet qui prend une vingtaine de minutes et qui vous donne les résultats immédiatement. Ce sont vos 5 forces en ordre d’importance. J’ai refait ce test 3 fois dans les 20 dernières années. À chaque fois, j’étais certaine que les résultats allaient changer, mais les 3 premières forces sont restées exactement les mêmes dans le même ordre. Il n’y a que les deux dernières qui ont changé un peu.
Vraiment, voir nos forces noir sur blanc c’est souvent tout ce que ça nous prend pour réaliser bien des choses…
Faites-le!

Sylvie Huard
Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais! Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales. J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.
Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.
Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité. Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.
Chacun a sa propre façon de redonner au suivant. Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture. Dans Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.