Quand la jeune génération gagne, l’entreprise perd.
Quand la sage génération gagne, l’entreprise perd aussi.
Quand la jeune génération gagne ET que la sage génération gagne, là, c’est payant pour tout le monde : la famille, l’entreprise et la clientèle.
Eh oui, l’harmonie, quand on est une famille en affaires, c’est payant… et de bien des façons !
De nombreux entrepreneurs de la sage génération ont bâti et fait croître leur entreprise à la sueur de leur front, plusieurs sacrifiant même leur vie familiale. Mais les mentalités ont évolué au fil des ans. La jeune génération priorise maintenant l’équilibre travail-famille.
On peut donc comprendre les réticences des parents à confier les rêves de l’entreprise à leurs enfants : « Ils n’arriveront jamais à faire rouler l’entreprise s’ils ne travailleront pas assez. »
Réflexion légitime, mais erronée.
La jeune génération veut travailler moins, mais mieux. C’est pourquoi elle a tendance à mettre davantage sur la réflexion stratégique et l’efficacité opérationnelle.
Mon truc infaillible pour éviter les non-dits et les frustrations au sujet des heures de travail : discuter de vos besoins et de vos attentes. Par exemple : “Je dois savoir que tu peux t’occuper de telle responsabilité.” et «Bien sûr que je vais m’en occuper, mais à ma manière». Si on se procurait tel logiciel, on serait beaucoup plus efficace. Ça nous permettra de gagner 10 heures par semaine. De mon côté, je tiens à consacrer mes week-ends à ma famille.»
Un plan stratégique gagnant
En tant que coach d’affaires spécialisé en relève d’entreprise familiale, j’ai accompagné plus d’une centaine de familles en affaires. Avant de réaliser une planification stratégique, nous prenons toujours le temps d’analyser les forces, les faiblesses, les leviers et les menaces de l’entreprise. C’est à ce moment que la sage génération peut transmettre ses connaissances et que la jeune génération partage sa vision.
Le défi ? Arriver à faire cohabiter la dualité tradition-innovation. Se parler, s’écouter et essayer de comprendre le point de vue de l’autre… voilà ce que ça prend pour avancer ensemble et préserver l’harmonie dans la famille. J’en conviens : bien communiquer malgré les désaccords, c’est tout un défi. Mais heureusement, ça s’apprend !
Mon truc infaillible pour mettre en place un plan stratégique gagnant: établir la règle selon laquelle si la sage génération et la jeune génération ne s’entendent pas, ce qui est proposé ne fera pas partie du plan. Parents et enfants sont d’accord? Parfait, ils y vont all in et tout le monde est heureux.
Une force pour rester connecté au marché
L’un des plus grands défis pour les familles en affaires, c’est de rester connecté au marché. La sage génération est souvent ancrée dans les traditions, ce qui est rassurant pour les clients de longue date, les clients de la sage génération.
Mais (il y a toujours un mais) il faut aussi rester à l’affût afin de continuer de répondre aux besoins de la clientèle qui évoluent avec les années. C’est ici que la jeune génération intervient. Après tout, qui de mieux placer qu’un jeune pour connaître les besoins des jeunes?
Payant pour l’entreprise. Vraiment?
Vous aurez compris que quand l’harmonie règne dans l’entreprise familiale, la famille est gagnante. Parce que quand le «bordel est pogné» dans l’entreprise, ça donne des fins de semaine au chalet plutôt tendues.
Puis, quand la sage et la jeune génération unissent leurs forces pour répondre aux besoins de la clientèle, on l’attire, on la fidélise… et les revenus sont au rendez-vous. La clientèle est gagnante.
Et enfin, quand tout le monde délaisse les silos pour travailler ensemble sur une vision commune, quand chacun connaît son rôle et ses responsabilités, quand toutes les actions visent l’atteinte d’un objectif bien précis, quand tous les membres de la famille sont heureux et motivés… eh bien, plus rien ne peut les arrêter! L’entreprise est gagnante.
Alors, qu’attendez-vous? Je crois qu’il est grand temps que la jeune génération s’en mêle, n’est-ce pas?

Sylvie Huard
Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais! Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales. J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.
Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.
Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité. Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.
Chacun a sa propre façon de redonner au suivant. Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture. Dans Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.