Le mot « relève » semble être sur toutes les lèvres. Les différentes instances gouvernementales, ainsi que plusieurs regroupements d’affaires et organismes voient cela venir depuis un bout de temps et tentent de préparer le terrain. En effet, sachant que 40 % des propriétaires d’entreprise envisagent de prendre leur retraite d’ici cinq ans, il y a là un mouvement important. De plus, considérant que la majorité de ceux-ci n’ont aucun plan de relève, la situation mérite définitivement que l’on s’y attarde.
C’est en partageant cet état des choses avec d’autres passionnés de la question qu’une évidence a surgi : le premier défi à relever est de sensibiliser les cédants.
Qu’est-ce qui les retient?
À première vue, on pourrait penser que la préparation de la relève de son entreprise est une activité emballante et stimulante pour les dirigeants, mais c’est tout le contraire! Le sujet comporte en fait des aspects qui paralysent et empêchent d’aller de l’avant. Tel un tabou, aborder le processus de relève les rebute. Pourquoi?
- Parce qu’en parlant de relève, cela va générer de l’inquiétude chez les autres membres de la direction et le personnel. Est-il question de vendre? Qu’est-ce qui va nous arriver? Qui remplacera le chef?
- Parce que le sujet soulève des questionnements à plusieurs niveaux, le problème semble parfois insurmontable et… inspire la procrastination!
En vérité, peu de dirigeants savent par quel bout amorcer le processus de relève.
Un parallèle me semble ici très intéressant à faire avec les services funéraires. Ce domaine d’activité a su, au fil du temps, convaincre les gens qu’il est avantageux d’établir leurs préarrangements afin de simplifier la vie de la famille à la suite du décès. He bien, chers amis, voilà exactement le modèle qu’il faut appliquer à la relève! Si le propriétaire ne prend pas les devants pour planifier ce transfert harmonieusement, cela ne se fera pas comme par magie lors de son départ.
D’abord, briser la glace
Pour démystifier et faire les premiers pas, je recommande aux dirigeants d’en parler à une personne de confiance qui connait bien l’entreprise. Une fois la discussion ouverte, des idées pourront germer et, tranquillement, le processus s’enclenchera. Le réflexe de ne rien faire ne rendra les choses que plus complexes avec le temps.
Allez-y, plongez!

Sylvie Huard
Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais! Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales. J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.
Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.
Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité. Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.
Chacun a sa propre façon de redonner au suivant. Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture. Dans Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.