S’il y a un sujet qui est évacué des considérations en affaires, c’est bien celui des émotions. Ne serait-il pas plus facile d’ailleurs de pouvoir les enfermer dans un pot en entrant au bureau et de les récupérer à 17 h? À constater la difficulté qu’ont beaucoup de gens à aborder la question, je crois que certains en rêvent! De nombreux spécialistes conseillent ainsi de mettre les émotions complètement de côté en affaires, ce qui me renverse à tout coup.
Ma position sur les émotions contraste avec le discours actuel et constitue une idée souvent difficile à envisager. Pourquoi alors oser l’affirmer? Parce qu’on sait qu’une des causes importantes de l’échec d’un processus de relève est la difficulté à communiquer et à transférer les connaissances. Pour y travailler, les analyses financières ne seront malheureusement d’aucun secours, car c’est l’humain qu’il faut sonder.
Ça arrive dans les meilleures familles!
- Un fils n’ose pas dire à son père qu’il n’a pas d’intérêt à reprendre l’entreprise que celui-ci a bâtie. Il vit une impasse personnelle et professionnelle difficile à dénouer.
- Une fille n’invite plus ses parents à Noël parce que la gestion de la compagnie a brouillé les relations.
Dans les deux cas, gérer les émotions serait salutaire pour tous. Voici comment le processus se dessine :
- Admettre l’idée que les émotions existent et influencent nos actions en affaires.
- Laisser émerger ces émotions avec une tierce personne capable de les recevoir.
- Se permettre un temps d’écoute, sans préjugés.
- Accueillir les solutions et les réponses qui arrivent et qui s’imposent.
- Agir en fonction de cette nouvelle vérité, auparavant inaccessible.
Ça va brasser, ça va remuer, des larmes seront peut-être versées. Par contre, ce qu’on va découvrir changera pour toujours la façon d’agir. L’authenticité révélée permettra à tous de s’ouvrir les yeux sur les vérités humaines qui se vivent et laissera émerger des réponses nouvelles, souvent inattendues, mais toujours apaisantes.
Audacieux d’aborder les émotions en affaires? Oui.
Risqué d’en parler dans son blogue? Non, parce que l’enjeu est nul autre que l’efficacité dans le plaisir.
Sylvie Huard
Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais! Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales. J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.
Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.
Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité. Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.
Chacun a sa propre façon de redonner au suivant. Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture. Dans Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.