Diagnostiquer le cœur des entreprises familiales en processus de relève

Diagnostiquer le cœur des entreprises familiales en processus de relève

Quels sont les ingrédients que l’on retrouve dans des entreprises familiales en processus de relève? Un cocktail explosif composé d’argent et d’émotions!

C’est comparable à un couple en instance de divorce. Dès qu’on mêle argent et émotions, il y a un risque élevé de ne plus être en mesure de se comprendre soi-même, de savoir clairement ce que l’on veut. Quand cela se produit, on se met souvent sur la défensive. C’est alors plus difficile de voir clairement les intentions de chacun.

Mon talent est de réussir à connecter les gens pour qu’ils se parlent dans le respect et qu’ils s’écoutent mutuellement. C’est dans la PME, gérée par une famille, que je constate que mes services font le plus grand bien.

Pour améliorer mon offre, je suis toujours avide de nouveaux savoirs. C’est en participant à un congrès de la Family Firm Institute que j’ai découvert plusieurs nouveaux outils diagnostic. Trois en particulier retiennent mon attention. Ils ont vraiment influencé mon accompagnement des familles en affaires.

1er outil : Les règles d’entrée et de sortie en entreprise familiale

Rarement un dirigeant d’une PME aura réfléchi aux différentes règles possibles d’entrée et de sortie dans une entreprise familiale. Parfois, les dirigeants vont exiger de leurs enfants qu’ils aient tel type de diplôme et qu’ils aient un nombre X d’années d’expérience à l’extérieur de l’entreprise, avant de prendre la décision de s’investir dans l’entreprise familiale.

Cependant, plusieurs de nos PME sont dirigées par des personnes n’ayant pas nécessairement une scolarité élevée et hésitent à exiger quelque chose qu’ils n’ont pas eux-mêmes pour prendre les rênes futures de l’entreprise.

Pourtant, c’est tout de même le dirigeant qui sait, avec toutes ses années d’expérience, quelles sont les compétences-clés nécessaires à la bonne marche et au succès de l’entreprise. Ces exigences peuvent être très différentes d’une entreprise à l’autre (scolarité, expérience, attitude, etc.).

Je leur fais prendre conscience qu’il y a des règles à réfléchir à ce sujet. Qui, dans la famille, a droit à l’actionnariat? Comment un membre de la famille peut devenir employé ou dirigeant? Quelles sont les conditions à respecter, sans quoi il faut quitter l’entreprise?

2e outil : La carte perceptuelle des personnes-clés

Cet outil permet de voir comment chacun perçoit ses propres forces et faiblesses et quelles sont les forces et les faiblesses qu’il perçoit chez les autres. Chacun s’attribue, et attribue aux autres, le meilleur rôle qu’ils peuvent jouer dans l’entreprise.

Avec cet exercice, nous constatons si nous sommes sur la même planète ou sur des planètes différentes. La stratégie et la démarche à suivre sont très différentes selon le cas et elle permet à tous de se mettre au diapason.

Lorsque je traite avec une famille, l’outil « carte perceptuelle » permet de rajouter des questions. Je demande alors au dirigeant : « Que voulez-vous savoir? » Les réponses à cette question sont variées :

J’aimerais savoir si :

  • mon enfant vient dans l’entreprise pour me faire plaisir ou si c’est réellement ce qu’il veut?
  • les enfants s’attendent-ils à être actionnaires à parts égales ou non?
  • le repreneur potentiel se sent à l’aise de travailler avec ses frères ou sœurs?

Cet outil est vraiment intéressant parce que ce n’est pas moi, la coach, qui parle. Ça fait parler les membres de la famille avec qui je travaille et c’est ça l’important. Les gens doivent se comprendre entre eux et non se faire comprendre par la coach. Ils doivent savoir s’ils avancent dans la même direction ou s’ils se trouvent sur des planètes différentes.

Si c’est le cas, il faut gérer cette situation pour avancer avec succès.

3e outil : les types de conflits

Les conflits en entreprises peuvent découler de 3 axes différents :

  1. Il y a désaccord sur la vision et les objectifs
  2. Il y a désaccord sur comment atteindre la vision et les objectifs
  3. Il existe un problème relationnel qui empêche de s’accorder

Un problème relationnel ne pourra pas se régler tant que les 2 personnes concernées n’ont pas la même vision des choses.

Dans un processus de transfert, se parler d’égal à égal est nécessaire. Cependant, on n’y arrive rarement sans aide. Pourquoi? Parce qu’un transfert d’entreprise implique la rencontre des 2 éléments à la base de bien des conflits dans le monde : l’argent et les émotions. Un médiateur est souvent nécessaire pour raccorder les visions et éviter bien des souffrances.

Vous croyez que ces outils peuvent vous aider? Contactez-moi pour en discuter.

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Sylvie Huard – bac psy., MBA, CFBA Certificat Conseil aux entreprises familiales  chez  Harmonie Intervention

Femme d'affaires passionnée de relève et d'harmonie dans les entreprises, je suis une animatrice, médiatrice et coach pour les allumés. Avec authenticité et doigté, je tend à désamorcer les situations les plus complexes pour y faire émerger des pistes de solution nouvelles, souvent inattendues.

Nous, Harmonie Intervention, travaillons avec des gens qui souhaitent un changement significatif et durable dans leur organisation et pour qui le bonheur au travail est prioritaire. Ensemble, nous quittons signifie le chaos du quotidien pour créer une ambiance propice à se rencontrer. Avec un recul sur la situation, des possibles apparaissent.

Animés par le désir d'humaniser le monde des affaires, nous sommes toujours en quête des meilleures pratiques d'affaires à travers chercheurs et praticiens de partout dans le monde.

Sylvie Huard
bac psy., MBA, ACFBA Certificat avancé Conseil aux entreprises familiales

«Mieux se comprendre, pour avancer avec sens et puissance  ensemble .»

 

1 Comment

  1. Diane Soucy

    Allo Sylvie

    Oui, je vois très, très bien et je vie tout ça au travers ma famille, l’entreprise familiale. L’entreprise familiale, la mienne, ma famille qui est en pleine crise, on est dans. En plein dans !

    Dans la dernière année, y a venté, y a fait tempête, cylone et tornade, expressions utilisées pour ne pas parler d’émotions, on mélange tout. Le couple, les enfants, réorganisations, conflits de personnalités quand auparavant on disait qu’ils se complétaient bien.

    Dans le domaine agricole et en affaire, on n’entend pas parlé d’émotions STRICTEMENT affaire, température, client….et stratégies ! Je te jure que j’en ai entendue parlé, pis pas a peut près……. je me sens un peu mois seule en voyant ta chronique. On dirait qu’on parle de nous, de notre famille de l’entreprise familiale de mes frères en y incluant parents.

    Moi ce que j’ai pue faire c’est écouter, je suis la grande oreille…… mais j’ai mes limites…… et je suis une femme qui ne fait pas partie de l’entreprise mais qui fait partie de la famille (entreprise familiale). J’ai une perspective différente de la leur. Et je vois assez bien que mes deux frères vivent un période difficile, mais pas ordinaire, moi qui est à l’écoute des bobos de l’entreprise (de la famille) et ça depuis très longtemps.

    Je peux te dire que j’ai vue passé de toute sorte émotion, rage, déception, frustration, de l’inquiétude, moi qui a l’opportunité d’entendre tout ça raconté de 3 et même de 4 façons différentes. Puis les enfants qui arrivent dans ce cyclone. Y faudrait peut-être aider les principaux actionnaires (parents) pour qu’ils puissent continuer…….. Grandir……avec une vision nouvelle…….avec la nouvelle génération et comment……Je pense qu’il faut parler ! On nous a toujours dit qu’il était mieux de ne pas trop parlé ( nos parents ) en affaire, mais des fois y faut savoir parler et y faut surtout savoir quand puis comment? C’est le temps…..d’apprendre…

    Merci Sylvie xx Je me sens un peu moi seul à vivre l’entreprise familliale.