Au fil de mon expérience comme entrepreneure, médiatrice et spécialiste en relève, j’ai vite réalisé que le véritable facteur de risque est le facteur humain. Humain comme dans relations humaines et dans décisions humaines.
Au sein de toutes les situations vécues ou observées, j’ai identifié 10 déclencheurs de bombes qui risquent de mettre en péril la réussite d’un processus de transfert d’entreprise, la pérennité des relations humaines ou celle de l’entreprise. 10 décisions humaines qui sont en votre pouvoir : cédants et repreneurs.
1. Choisir seul la relève sans vision globale stratégique
Avez-vous bien évalué les repreneurs potentiels dans votre entreprise? Quelle est votre vision pour l’entreprise? Quels sont vos défis, vos opportunités? Choisissez d’abord votre poulain, impliquez-le, mais ne brûlez pas d’étapes.
2. Ne pas valider le modèle d’affaires
Quand on fait de l’argent, on ne veut pas vendre! Quand on en fait moins, ce n’est pas le temps de vendre! Votre modèle d’affaire est-il viable à long terme, avez-vous besoin de le réévaluer, de le repenser? Pouvez-vous aller chercher un repreneur qui vous aiderait à le faire?
3. Penser que l’autre sait
Vos enfants ont passé leur vie dans l’entreprise, ils savent comment ça marche, non? Et bien non. Le transfert de connaissances est un enjeu majeur, que la relève soit familiale ou non. Commencez tout de suite à faire le tri de vos 30 ans d’expérience.
4. Donner, vendre ou acheter des actions trop rapidement
Transférer des actions suppose qu’on s’est occupé des autres axes. Est-ce le cas? Avez-vous transféré vos connaissances, échangé sur votre vision? Êtes-vous certain que c’est la bonne personne en lien avec le défi? Si vous souhaitez seulement mobiliser votre ressource, sachez qu’il existe d’autres façons.
5. Ne gérer que l’aspect financier de la transaction
Les deux autres axes sont ceux de l’entreprise (fonctionnement, historique, etc.) et des relations. Ce sont les deux plus sensibles. Les deux pour lesquels il n’y a pas de manuel et que vous êtes les seuls à pouvoir gérer. Ne les négligez pas.
6. Ne pas gérer toutes les relations importantes
Le transfert d’entreprise touche bien plus que le repreneur et le cédant. Il y a une foule de relations à entretenir ou à préserver avec attention. Certaines sont reliées à l’entreprise, d’autres à votre vie personnelle. Assurez-vous de communiquer ouvertement et de faire les présentations nécessaires.
7. Faire la transition sans faire évoluer les rôles
Comment gérer les émotions du cédant et du repreneur quand on veut rester en relation? Même si vos objectifs personnels sont différents? Les risques d’explosion sont très grands pendant la transition ou lorsque le cédant veut demeurer présent dans l’entreprise… Mieux vaut clarifier l’évolution des rôles dans votre plan d’action.
8. Se faire payer sur une longue période sans « sinon quoi? »
En deux mots : prévoyez l’impossible.
9. Décrocher trop vite après la vente
Si vous attendez trop longtemps avant d’entamer le processus, il est possible que votre seule envie soit de décamper. Si vous avez bien effectué votre transfert de connaissance c’est une chose, mais si vous avez commencé avec les actions et que vous n’êtes pas disponible pour votre relève, c’en est une autre… Assurez-vous de demeurer disponible au besoin.
10. Sous-estimer la perte de l’identité entrepreneuriale
Être entrepreneur, c’est plus que diriger une entreprise. Prenez le temps de vous demander comment vous alimenterez « votre feu » et votre identité d’entrepreneur une fois que la principale manifestation de celle-ci sera derrière vous…
S’engager dans le processus humain
Préparer sa relève peut paraître exigeant. Je suis consciente que le volet humain n’est probablement pas votre force, mais dites-vous que lorsqu’on connaît ces déclencheurs de bombes, c’est déjà plus facile d’être vigilant et de regarder où on met le pied.
Plus concrètement, un accompagnateur comme moi peut vous aider à couvrir tous ces éléments à l’intérieur d’un plan global et vous aider à coordonner le tout pour mettre un maximum de chances du côté de la réussite… sans avoir à recoller les morceaux.
Sylvie Huard
Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais! Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales. J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.
Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.
Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité. Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.
Chacun a sa propre façon de redonner au suivant. Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture. Dans Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.