Le temps des fêtes est généralement associé à la féérie, à l’amour, au partage, aux réjouissances. Et comme une médaille a toujours un revers, il peut aussi être une source de malaises, de faux pas et de frustrations. Eh oui, on n’est rarement aussi à l’aise dans sa belle-famille que dans sa «vraie» famille… surtout lorsqu’on est entrepreneur. Je vous explique pourquoi.
Ce n’est plus vous le boss!
En tant que dirigeant ou chef d’entreprise, c’est vous le boss! Vous planifiez, organisez, dirigez, contrôlez. Mais dans votre belle-famille, vous perdez ce statut et redevenez un «humain normal». Pire encore: vous tombez en bas de l’échelle, parce que ce sont votre beau-père et votre belle-mère qui font figure d’autorité. Ça demande un peu (beaucoup) d’adaptation.
Le choc des valeurs
L’éducation est une valeur importante pour vous, mais pas pour votre belle-famille. Lorsque vous parlez de l’importance de profiter du moment présent, on vous regarde comme si vous étiez une bibitte étrange. Vous êtes habitué aux accolades chaleureuses, alors que personne n’est démonstratif. Je vous comprends, c’est tout un choc.
Des enfants branchés sur le 220 volts
Si vous avez des enfants, attendez-vous à passer au prochain niveau de gestion (et pas celui auquel vous êtes habitué dans votre entreprise). Une surabondance de cadeaux combinée à une quantité astronomique de sucreries ingérées et à un déficit de sommeil, ça donne un trio explosif. Explosif pour les enfants, qui seront surexcités. Explosif pour votre relation avec la belle-famille, puisque ça va à l’encontre de vos règles familiales habituelles.
Péter un plomb ou se taire?
Que répondre à belle-maman qui vous abreuve de conseils non sollicités ou à beau-papa qui vous dit pour la 52e fois que votre ado a les cheveux trop longs? Comment réagir à vos belles-sœurs qui vous comparent à l’ex de votre tendre moitié?
Voici mon humble avis sur l’attitude à adopter. Vous avez tendance à trop parler? Je vous conseille de respirer un bon coup et de rester muet. Au contraire, vous avez tendance à refouler votre opinion? Vous auriez tout avantage à commencer à parler.
Le presto est sur le bord de sauter? Faites. Le. Mort. Si vous explosez, vous risquez de créer beaucoup de dégâts. Vous pourrez revenir sur le sujet plus tard, dans un autre contexte, lorsque vous aurez décoléré.
Quatre trucs pour des rencontres familiales plus zen
- Dites-vous que les membres de votre belle-famille vous aiment (sûrement) et qu’ils n’ont pas de mauvaises intentions à votre égard. Ça aide à dédramatiser la situation.
- Faites preuve de curiosité et intéressez-vous aux autres afin d’essayer de comprendre leurs gestes ou leurs paroles, sans nécessairement vouloir trouver de solutions. Lorsqu’on comprend l’autre, c’est plus facile de le respecter, même si on n’est pas d’accord.
- Le beau-frère qui vous tombe sur les nerfs est dans le salon. ? Allez jaser avec votre belle-sœur dans la cuisine. Vous n’en pouvez plus des discussions sur la politique qui virent au vinaigre? Jouez à Twister avec les enfants au sous-sol.
- Avant de dire quelque chose que vous pourriez regretter, pensez à l’importance de ce rassemblement pour votre conjointe ou conjointe et pour vos enfants.
- Un mal de tête est si vite arrivé! Eh oui, vous pouvez feindre un mal de tête afin de vous éclipser pour faire une sieste ou une marche. Cette heure en solo vous permettra de retrouver votre calme.
Enfin, vous êtes assurément conscient que les partys de Noël et du jour de l’An ne sont pas l’idéal pour les discussions profondes et dérangeantes. Si vous n’en pouvez plus et que la situation empire de rencontre en rencontre, profitez d’une autre occasion pour ouvrir la discussion.
Vous avez déjà essayé et ça n’a rien donné? Des ressources sont là pour vous. Un psychologue ou un médiateur pourrait vous aider à y voir plus clair et vous outiller.
Et maintenant, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un temps des fêtes magique et d’heureux moments en famille!
Pour trouver un médiateur :
Médiation citoyenne (gratuit) : Équijustice ou Association regroupant des organismes de justice alternative
Institut de médiation et d’arbitrage du Québec (IMAQ)
Sylvie Huard
Accompagnatrice, médiatrice et fondatrice
Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d'entreprise, je m'y connais! Eh oui, j'ai réalisé 10 transactions d'actions, dont 3 en entreprises familiales. J'ai aussi eu le grand privilège d'occuper le poste de PDG au sein d'une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.
Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.
Accompagner une famille en affaires, c'est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité. Et c'est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c'est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.
Chacun a sa propre façon de redonner au suivant. Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l'écriture. Dans Entreprise familiale : jaser d'affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j'ai voulu outiller les familles à préserver l'harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.