Voulez-vous que je lise ce billet pour vous?
Qu’est-ce que ça mange en hiver, le co-leadership? Pourquoi changer une recette gagnante, le one man show a créé de grandes choses jusqu’à maintenant ! Pourquoi parler de ça? Encore une mode qui va passer…Et si c’était l’avenir…! Déjà de nombreuses entreprises implantent cette approche au leadership en complémentarité avec le leadership vertical. Et les résultats sont concluants : plus d’engagement et plus de performance.
Comment suis-je arrivé à elle ? À travers Groupe Relève Québec, une OBNL créée pour diminuer les souffrances dans les entreprises lors du processus du transfert. Dans cette communauté de pratique, où se rassemblent les professionnels gravitant autour du transfert d’entreprises, une même question revenait depuis quelques années : Comment passer d’un mode « one man show » [souvent celui du fondateur] vers un mode de co-leadership pour assurer un transfert d’entreprise efficient ? Considérant que les nouvelles générations veulent travailler en équipe et que l’environnment des affaires est de plus en plus compexe. Surtout comment adresser le sujet avec le fondateur. J’ai donc décidé de chercher un spécialiste en la question pour alimenter la communauté de pratique. Cette recherche m’a mené jusqu’à Édith Luc !
La plupart des fondateurs veulent plus de libertés, plus d’autonomie et leur relève aussi. Ils veulent aider les générations futures à performer mais souvent ils ne savent pas comment s’y prendre. Il devient fondamental de leur donner un processus qui les aidera à atteindre ces objectifs et qui fait sens pour eux. Les accompagner en les aidant à mettre sur pied une structure qui leur ressemble est fondamental pour qu’ils aient envie de le faire. Ils sont prêts à transférer les informations stratégiques. Or, bien souvent, ils ne savent pas qu’ils les ont en eux, qu’ils les portent depuis toujours. On peut alors comprendre le défi de les transmettre, et rendre leur connaissance accessible.
Dans son livre, Édith Luc nous livre l’ingrédient fondamental pour qu’une équipe travaille bien ensemble sous un mode de leadership partagé :
- Vision commune
Voici un exemple intéressant des huit principes d’un leadership partagé selon Orpheus l’une des entreprises qu’elle a rencontré lors de ses travaux de consultation:
- Se dédier passionnément à la mission
- Clarifier les rôles et responsabilités de chacun
- Donner le pouvoir à ceux qui sont sur le terrain de l’action
- Responsabiliser chacun pour assurer un produit de qualité
- Apprendre à écouter et écouter afin d’apprendre
- Viser le consensus sans en faire un absolu
- Partager le leadership et l’exercer à tour de rôle
- Favoriser le travail d’équipe horizontal
Quand on explore le processus du transfert d’entreprise familiale, les thèmes suivants apparaissent l’un après l’autre dans l’ordre et dans le désordre :
- Se sentir plus libre, avoir plus de temps en dehors de l’entreprise
- La passion du métier, des traditions…
- Histoire de l’entreprise, des générations précédentes
- Culture et valeurs
- Épanouissement des membres de la famille
- Différences des besoins des générations et de l’entreprise.
On arrive rapidement, avec la liste d’Orpheus, autant que celle des thèmes du transfert de l’entreprise familiale, à comprendre l’importance de la communication et de la formation dans le co-leadership. Mais de quoi allons-nous parler et sur quoi allons-nous nous former? Il est important, pour prioriser ces choix, d’établir une vision commune et comprendre que nous sommes dans un monde de VICA, ce sera le sujet du prochain billet de blogue.
Cette image est un cadeau que j’avais reçu du comité de direction quand j’étais PDG du Groupe KHÉOPS. Nous étions, comme équipe, inspirée par l’histoire des bernaches.
Puisque l’atteinte d’une complicité entre les générations peut être grandement facilitée par une saine gestion des émotions, je vous invite à consulter ma série de billets de blogues qui démystifie la mine d’or d’informations que représentent les émotions en affaires.
Sylvie Huard
Moi-même entrepreneure, repreneure et cédante à plusieurs reprises, le terrain en matière de transfert d’entreprise, je m’y connais! Eh oui, j’ai réalisé 10 transactions d’actions, dont 3 en entreprises familiales. J’ai aussi eu le grand privilège d’occuper le poste de PDG au sein d’une entreprise qui a vu ses ventes passer de 13 à 100 millions de dollars en 11 ans.
Malgré un parcours enrichissant dans le monde des affaires, un MBA et un baccalauréat en psychologie, je suis en perpétuelle formation, cherchant sans cesse à raffiner mon art.
Accompagner une famille en affaires, c’est plonger au cœur non seulement de son entreprise, mais aussi de son intimité. Et c’est pour créer ce sentiment de confiance essentiel pour se dévoiler et se dire les vraies affaires, même quand c’est difficile, que je mets tout en œuvre pour créer des espaces intergénérationnels sécurisants.
Chacun a sa propre façon de redonner au suivant. Pour ma part, je me dédie au bien-être des individus et des familles par la recherche et l’écriture. Dans Entreprise familiale : jaser d’affaires en famille sans cocotte de vaisselle , j’ai voulu outiller les familles à préserver l’harmonie familiale et la pérennité de leur entreprise.
Bonjour Sylvie et merci pour cet excellent article. On devrait voir ce modèle plus souvent! A nous les conseillers d’éveiller les chefs d’entreprise et les relèves à ce sujet. Mais ce n’est pas fait pour tout le monde! J’ai aidé une belle équipe à instaurer ce modèle il y a plus d’un an, et ça marche, non sans effort et discipline. Les relèves avaient le goût de gérer l’entreprise autrement. Ils ont remplacé le directeur général sortant en équipe. La fondation doit être solide sinon les murs craquent : cohésion, partage, respect, communication (on se dit les vraies affaires et on règle les conflits rapidement). Nous avons travaillé avec les principes de co-leadership de Mme Luc. Je le recommande fortement à toute équipe capable d’un tel changement de cap.
Bonjour Martine,
Merci pour ton partage! Adapter les différents modèles utilisés à nos clients pour que ça ”fit” à leurs valeurs, traditions, culture est fondamental, tu as tout à fait raison.